Les Bushmen font appel pour leur droit à l’eau
1 Septembre 2010
Cette page a été créée en 2010 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Les Bushmen du Botswana font appel de la décision de la Haute Cour leur refusant l’accès à l’eau sur leurs terres ancestrales.
En juillet, le juge Walia a rejeté la demande des Bushmen d’utiliser un puits situé sur leurs terres au sein de la Réserve du Kalahari central, tout en exprimant de la sympathie pour la position du gouvernement selon laquelle ‘ayant choisi de s’installer dans un lieu extrêmement lointain, [les Bushmen] s’exposent eux-mêmes à une gêne qu’ils doivent supporter’.
La décision est tombée une semaine avant que les Nations-Unies ne reconnaissent officiellement l’eau comme un droit humain fondamental. La décision a été également condamnée par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, la plus haute instance du continent en matière de droits de l’homme, pour refuser le ‘droit à la vie’ pourtant reconnu par la Charte africaine.
En 2002, les Bushmen ont été expulsés de leurs terres par le gouvernement botswanais, une mesure jugée illégale et inconstitutionnelle par la Haute Cour. Malgré le jugement, le gouvernement continue à empêcher les Bushmen de rentrer chez eux en leur refusant l’accès à un puits qui est leur unique source d’eau, ce qui les oblige à parcourir de longues distances pour s’approvisionner en eau en dehors de la réserve.
Les Bushmen ont intenté un nouveau procès afin de regagner leur accès au puits que le gouvernement avait démantelé et scellé au cours des évictions de 2002. Bien que les Bushmen aient proposé de réunir les fonds nécessaires à la réouverture du puits, le gouvernement prétend qu’une autorisation est nécessaire et a refusé de la leur donner.
Pendant ce temps, le gouvernement a créé dans la réserve de nouveaux puits pour la faune sauvage, autorisé Wilderness Safaris à ouvrir en plein territoire bushmen un lodge pour touristes avec piscine et est sur le point de donner le feu vert à une exploitation diamantifère au cœur de l’une des communautés bushmen.
Le président du Botswana, Ian Khama, qui siège au conseil d’administration de Conservation International, a décrit le mode de vie des Bushmen comme une fantaisie archaïque.
Jumanda Gakelebone, porte-parole bushman, a déclaré : ‘Comme tous les êtres humains, nous ne pouvons pas vivre sans eau. Nous, les Bushmen, faisons appel pour faire valoir notre droit humain fondamental, et le monde entier nous regarde ».