Une tribu isolée tue des envahisseurs

6 Février 2006

Les Sentinelles sont en excellente santé, contrairement aux peuples des Andamans dont les terres ont été détruites. © Survival International

Cette page a été créée en 2006 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Des Sentinelles des îles Andaman, appartenant à l'une des tribus les plus isolées au monde, ont tué deux pêcheurs qui s'étaient illégalement approché de leur île. Les Sentinelles, qui résistent au contact avec le monde extérieur depuis près de 60 000 ans, avaient fait la une des médias peu après le tsunami après avoir tiré des flèches sur l'hélicoptère survolant leur île. Ils sont aujourd'hui menacés par les braconniers qui viennent pêcher et plonger aux abords de l'île en quête de homards.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd'hui : ‘« Le contact avec le monde extérieur risque d'être fatal à ce peuple unique et vulnérable. L'administration locale a le devoir de garantir leur isolement tant qu'ils le souhaiteront (et cet incident démontre bien que telle est leur volonté). Cette tragédie aurait pu être évitée si les autorités avaient appliqué les lois en vigueur. »

Le 26 janvier 2006, des Sentinelles ont tué deux hommes, Sunder Raj et Pandit Tiwari respectivement âgés de 48 ans et 25 ans, qui avaient passé la nuit dans leur embarcation au large de l'île de Nord Sentinele. Il est interdit de s'approcher à moins de 5 km de l'île afin de protéger les Sentinelles de l'exploitation, de la violence et des maladies contre lesquelles ils ne sont pas immunisés. Mais un nombre croissant d'habitants des îles voisines s'y rendent pour pêcher le homard et chasser le cochon, privant ainsi la tribu de ses ressources essentielles.

La population sentinelle est estimée à un nombre entre 50 à 200 personnes. À la fin des années 1980 et au début des années 1990, des pilleurs d'épaves les décimèrent lorsqu'ils visitèrent l'île, armés, afin de récupérer le métal et les pièces d'un navire ayant échoué aux abords. 

Le peuple voisin des Jarawa a cessé de résister au contact avec l'extérieur en 1998. Ils sont aujourd'hui harcelés par des étrangers qui envahissent leur territoire pour braconner leur gibier, introduire de l'alcool et exploiter sexuellement leurs femmes.

‘Afin d'éviter tout nouveau contact avec les Sentinelles, Samir Acharya, membre de l'organisation écologiste locale SANE, recommande de ‘mobiliser les gardes-côte et la police pour contenir la pression des habitants locaux qui veulent récupérer les corps des deux pêcheurs.

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