Déclaration de Survival International au sujet de la mort de l'Américain John Allen Chau par le peuple des Sentinelles des îles Andaman

21 Novembre 2018

Ce membre du peuple des Sentinelles a été photographié en train de tirer des flèches sur un hélicoptère envoyé pour vérifier la situation à la suite du tsunami de 2004. Les Sentinelles ont clairement fait savoir depuis longtemps que les personnes extérieures n’étaient pas les bienvenues et qu’ils souhaitaient être laissés en paix. © Indian Coastguard/Survival

Cette page a été créée en 2018 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Un Américain, qui serait un missionnaire, a été tué par des membres du peuple des Sentinelles dans les îles Andaman, en Inde. Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui :

« Cette tragédie n’aurait jamais dû se produire. Les autorités indiennes auraient dû renforcer la protection des Sentinelles et de leur île pour la sécurité du peuple et celle des étrangers.

« Au lieu de cela, les autorités ont levé il y a quelques mois l’une des restrictions qui protégeait l’île des Sentinelles des touristes étrangers, ce qui est exactement le message qu’il ne fallait pas faire passer et a peut-être contribué à ce terrible événement.

« Il n’est pas impossible que les Sentinelles aient été contaminés lors de ce contact par des agents pathogènes mortels contre lesquels ils ne sont pas immunisés, avec le risque que le peuple entier soit décimé.

« Les Sentinelles ont montré à maintes reprises qu’ils désiraient être laissés tranquilles, et leur souhait devrait être respecté. L’occupation coloniale britannique des îles Andaman a décimé les peuples qui y vivaient, tuant des milliers de leurs membres, et seulement une petite partie de la population d’origine a survécu. La peur des personnes extérieures chez les Sentinelles est donc tout à fait compréhensible.

« Les territoires des peuples non contactés doivent être correctement protégés. Ce sont les peuples les plus vulnérables de la planète. Des populations entières sont décimées par la violence de personnes extérieures qui volent leurs terres et leurs ressources, ainsi que par des maladies telles que la grippe ou la rougeole contre lesquelles elles n’ont aucune immunité.

« Des peuples comme les Sentinelles courent à la catastrophe si leurs terres ne sont pas protégées. J’espère que cette tragédie servira de signal d’alarme aux autorités indiennes afin qu’elles évitent une nouvelle catastrophe et protègent correctement les terres des Sentinelles, ainsi que celles des autres peuples des Andaman, face à de nouveaux envahisseurs. »

Sophie Grig, chercheuse chez Survival, travaille depuis vingt ans sur les problématiques autochtones dans les îles Andaman. Elle est disponible pour un entretien. Contactez [email protected]

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