Des Indiens Guarani et Kaiowá sur le point d'être chassés de leurs terres ancestrales
1 Janvier 2002
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Dans l'État de Mato Grosso do Sul, au sud-ouest du Brésil, un groupe d'environ 500 Kaiowá (sous-groupe Guarani) a été l'objet d'une décision du tribunal qui les chasse de leur territoire ancestral. Si cette décision n'est pas annulée, les Indiens seront forcés de quitter leur terre de Ñanderu Marangatu.
Cette communauté, comme beaucoup d'autres, a été chassée de sa terre dans les années 1950. Un groupe de familles, représentant alors plus de 400 personnes, avait été parqué dans une réserve de 11 hectares de terre pierreuse et stérile où la malnutrition sévissait; un grand désarroi et une immense misère s'ensuivirent. Les Indiens demeurèrent toutefois dans la région parce qu'ils croyaient fermement qu'un jour ils récupéreraient leur terre.
Après des décennies d'inaction des autorités et d'espoirs déçus, les Indiens décidèrent de récupérer eux-mêmes une petite portion de leur territoire, ce qui provoqua un conflit avec les gros colons qui s'en étaient emparé.
En 1999, un accord fut passé au terme duquel les Indiens pouvaient rester sur une petite partie (60 hectares) de leur terre, qui s'avéra insuffisante à leur entretien. Les Indiens devaient s'approvisionner en eau potable et en nourriture à l'extérieur. Mais l'accord leur interdisait de sortir ainsi que de chasser et pêcher dans les rivières et les terres avoisinantes; les Kaiowá étaient en fait prisonniers sur une minuscule portion de leur propre territoire. En outre, les colons commencèrent à abattre massivement les arbres des terres indigènes ancestrales qui entouraient la parcelle, peut-être parce qu'ils craignaient qu'elles ne soient plus sous leur contrôle à brève échéance.
En janvier 2002 les colons déposèrent plainte au tribunal, réclamant le départ des Indiens, ils eurent gain de cause dans un premier temps mais les Kaiowá firent appel avec succès. Les avocats des colons prétendant alors (à tort) que les Indiens tuaient le bétail, revinrent au tribunal et obtinrent de nouveau l'expulsion des Indiens qui ne fut pas, cette fois, révoquée en appel. Cette décision judiciaire fut prise, bien qu'en mars 2001, après une enquête anthropologique, le propre département des affaires indiennes du gouvernement eût confirmé que la région était territoire guarani et kaiowá. Survival a protesté contre cette décision et alerté son réseau de sympathisants pour qu'ils envoient des courriers en faveur des Kaiowá.