La mine de Vedanta condamnée par un groupe d’experts du gouvernement indien

17 Mars 2010

Le rapport établit que le projet minier de Vedanta ’peut conduire à la destruction des Dongria Kondh’ en tant que peuple. © Survival

Cette page a été créée en 2010 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Un groupe d’experts du gouvernement indien a publié un rapport accablant sur les activités de la compagnie britannique Vedanta Resources et particulièrement sur son projet d’exploitation d’une mine de bauxite sur des terres indigènes de l’Etat d’Orissa, en Inde.

Le rapport établit que Vedanta enfreint non seulement la législation en vigueur mais aussi un ordre de la Cour suprême. Il conclut que son projet de mine de bauxite ‘risque d’entraîner la destruction des Dongria Kondh ’ en tant que peuple, et que cette ‘conséquence est bien trop grave pour être ignorée’.

Le rapport recommande que le gouvernement ‘n’autorise plus aucune dégradation de la forêt’. Il met en avant le fait que les Dongria Kondh n’ont pas été consultés de manière adéquate sur cette mine et qu’une grave injustice sera commise si leurs droits ne sont pas reconnus conformément à l’ India’s Forest Right Act avant que ne soit arrêtée une décision définitive sur le projet minier.

Ce rapport fait suite à une enquête du gouvernement britannique sur le projet minier de Vedanta qui s’est achevée la semaine dernière concluant qu’un changement de comportement de la part de la compagnie était ‘essentiel’. Toutefois, Vedanta a rejeté ces recommandations, accusant ses auteurs d’être de ‘parti pris’ et prétendant qu’elles ‘intérféraient avec les décisions judiciaires et exécutives [de l’Inde]’.

L’Eglise d’Angleterre et d’autres investisseurs se sont également retirés du capital de Vedanta en raison de l’inquiétude grandissante que suscite le projet minier de Niyamgiri.

Les experts du gouvernement indien se sont rendus sur la terre des Dongria Kondh, dans les collines de Niyamgiri en Orissa, au début de l’année. Cette commission d’enquête s’est formée suite à une série de plaintes adressées au ministère de l’Environnement et des Forêts. Le ministère est actuellement en train d’étudier s’il doit ou non attribuer une licence d’exploitation forestière à Vedanta, la dernière formalité avant le démarrage de l’activité minière. Avant que les experts ne se rendent à Niyamgiri, le ministre de l’Environnement avait déjà confirmé que la licence d’exploitation forestière définitive ne serait attribuée qu’une fois résolue la question des droits des Dongria, conformément au Forest Right Act.

La licence environnementale de la mine, accordée l’année dernière, pourrait entre-temps être révoquée, selon le résultat d’un appel qui sera rendu en avril à Delhi.

Le projet minier de Vedanta, soutenu par le gouvernement d’Orissa, transformera le sommet de la montagne sacrée des Dongria Kondh en une mine à ciel ouvert. Il bouleversera totalement la vie des Dongria Kondh, en mettant en péril les forêts et les cours d’eau dont ils dépendent.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré : ‘Ce rapport confirme les nombreuses alertes qui sont lancées depuis des années. La mine de Vedanta sera dévastatrice, elle doit être interdite. Je ne vois pas comment le ministre de l’Environnement peut envisager de s’opposer à un rapport sans équivoque émanant de ses propres services – le ministre Ramesh devrait accorder la priorité aux droits des Dongria Kondh et à la protection de leur environnement unique et interdire une fois pour toutes cette mine controversée.’

Dongria Kondh
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