Abandon d'une mine controversée en territoire bushman pour cause de récession
29 Avril 2009
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Le projet d’une mine de diamants qui a fait l’objet d'une vive polémique internationale parce qu’il a provoqué le déplacement forcé des Bushmen du Kalahari a finalement été abandonné en raison de la récession globale. La demande mondiale de diamants s'est récemment effondrée et les mines botswanaises ont cessé toute activité en février pour une durée de deux mois.
Le gisement de diamants situé dans la communauté bushman de Gope, au cœur de la réserve du Kalahari central, était dans un premier temps détenu par De Beers. Peu après la découverte de ce gisement, les autorités botswanaises avaient expulsé les Bushmen de leurs terres.
Les Bushmen, Survival et plusieurs autres ONG ont toujours été convaincus que l'expulsion des Bushmen était liée à la présence de diamants dans la réserve.
De Beers et le gouvernement botswanais ont constamment nié vouloir mener des activités d'exploitation minière dans la réserve. Ainsi, Akolang Tombale, secrétaire permanent du ministère des Mines, avait déclaré en 2002 qu'"aucun gisement minier exploitable n'avait été découvert". La même année, Fleur de Villiers, porte-parole de De Beers avait pourtant qualifié le gisement de Gope de "sous-économique" et en 2005, Andrew Bone, le directeur des affaires publiques de la compagnie, l’avait estimé "non rentable".
Peu après la victoire judiciaire historique des Bushmen en 2006, où la Haute Cour du Botswana avait confirmé qu’ils avaient été déplacés contre leur volonté, De Beers avait cédé le gisement de Gope à Gem Diamonds. En 2007, ce dernier évaluait ce gisement à 2,4 milliards de dollars et annonçait son intention d’ouvrir la mine dans les plus brefs délais.
Gem vient d’annoncer que l'exploitation de cette mine est suspendue.
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd'hui : "Durant toute la période des évictions des Bushmen et du procès, le gouvernement botswanais a inlassablement invoqué deux arguments selon lesquels les relocalisations auraient été effectuées de plein gré et qu’il n'y avait aucun gisement exploitable dans la réserve du Kalahari central. Le fait que la Haute Cour ait confirmé que l'expulsion des Bushmen avait été forcée et que le gisement de diamants de Gope ait été estimé à plusieurs milliards de dollars, est bien la preuve que ces arguments sont fallacieux."
"En réalité, la seule raison qui paralyse actuellement l'exploitation minière est la récession. Nos convictions ont toujours été fondées, comme elles le sont encore aujourd’hui lorsque nous dénonçons que les droits des Bushmen ne sont pas respectés. Le traitement qui leur est infligé est arbitraire et va à l'encontre de la Constitution botswanaise. Ils n’ont même pas le droit d’utiliser leur propre source d’eau".
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Sophie Baillon 00 33 (0)1 42 41 44 10
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