Une compagnie française sur le point d'envahir le territoire d’Indiens isolés
7 Janvier 2009
Cette page a été créée en 2009 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Une compagnie pétrolière franco-britannique s’apprête à envoyer plus de 1 000 ouvriers dans une région reculée de l'Amazonie péruvienne habitée par des Indiens isolés.
Le gouvernement péruvien vient de donner le feu vert à la compagnie Perenco pour exploiter des gisements considérés comme la plus grande découverte depuis ces trente dernières années au Pérou.
Perenco nie la présence d’Indiens isolés dans cette région, en dépit de la confirmation de leur existence par les gouvernements péruvien et équatorien, la compagnie qui opérait auparavant sur ce territoire (Barrett Resources) et les organisations indigènes. Le gouvernement équatorien avait même affecté la somme de 38 000 dollars pour protéger ces peuples et Barrett avait reconnu que le contact avec eux était « probable ».
L’AIDESEP, l'organisation indigène nationale, s'oppose fermement aux projets de Perenco. Elle a fait appel à la Commission interaméricaine des droits de l'homme, l'institution majeure en matière des droits de l'homme en Amérique latine, l'exhortant à empêcher Perenco de mener ses opérations de forage dans cette région.
Malgré cela, Perenco compte construire quatorze puits de pétrole et envoyer de 1 400 à 1 680 ouvriers sur ce territoire. Le contact avec les Indiens isolés risque de provoquer de violents conflits et même leur décimation, ces derniers n’ayant aucune immunité contre les maladies qui leur seront inévitablement transmises.
Ce nouveau projet suit de près une affaire dans laquelle Perenco avait été impliquée l’an dernier en République Démocratique du Congo et qui a eu des répercussions médiatiques internationales. Des pêcheurs locaux qui protestaient contre sa politique environnementale et la destruction de leurs filets de pêche avaient pris d’assaut l’une de ses plates-formes pétrolières.
Stephen Corry, directeur de Survival, a déclaré aujourd'hui : "Perenco paraît déterminée à mener ses mégaprojets tout en continuant de nier la présence des Indiens isolés sur ce territoire. Elle devrait prendre conscience que la forêt reculée dans laquelle elle va opérer est le territoire ancestral de plusieurs groupes d'Indiens qui considéreront ses ouvriers comme des envahisseurs. Tout le monde l'a admis, même le prédécesseur de Perenco."
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