Une flamme olympique pour les droits des peuples autochtones
11 Mai 2016
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Un homme yawalapiti de la région du Xingu comptant parmi les premiers relayeurs de la flamme olympique s’est exprimé devant les médias internationaux au sujet des menaces dont font l’objet les peuples autochtones du Brésil.
Kamukaiká Lappa a porté la torche, lors de son arrivée au Brésil, au Mémorial des Peuples Autochtones à Brasilia. Kamukaiká est célèbre pour son implication dans le huka-huka, un sport autochtone très populaire parmi les tribus du Xingu.
Lors d’une interview la semaine passée, Kamukaiká a déclaré : ‘les Jeux olympiques représentent la démocratie, ils aident à promouvoir et à célébrer la Paix’.
Nombre de représentants autochtones espèrent que l’implication de leurs communautés lors des cérémonies autour du relai de la flamme olympique permettront d’attirer l’attention sur les menaces pesant sur leurs peuples. Parmi ces dernières, l’amendement anti-constitutionnel PEC 215, qui pourra, s’il est approuvé, donner aux grands propriétaires terriens le pouvoir de bloquer la reconnaissance de nouveaux territoires autochtones et d’annuler les démarcations existantes.
Tony Manchineri, un représentant autochtone, a déclaré : ‘L’approbation de PEC 215 signifie l’anéantissement des peuples autochtones. La Paix nous vient de la terre. La terre est notre mère, notre supermarché, notre banque. Nous ne laisserons pas PEC 215 passer’.
Il a également appelé à un soutien plus important envers la FUNAI, le Département brésilien des affaires autochtones. Le travail de la FUNAI vise à protéger les peuples isolés et à mettre en place des mesures pour sécuriser les frontières des territoires autochtones, tels que le territoire des Kawahiva – récemment reconnu suite à une campagne internationale menée par Survival International.
Le mois dernier, Survival a lancé la campagne ’Stop au génocide des peuples autochtones du Brésil’ afin de faire connaître lors des Jeux olympiques 2016 à Rio les menaces qui pèsent sur les peuples autochtones.
La campagne a également pour but de mettre l’accent sur la situation des Guarani, dont les terres au sud du pays sont spoliées avec violence, ainsi que les dangers auxquels sont confrontés les peuples isolés. Il s’agit des sociétés les plus vulnérables au monde. Elles sont détruites par la violence de personnes étrangères à leurs communautés qui volent leurs terres et leurs ressource, et par des maladies telles que la grippe et la rougeole contre lesquelles elles n’ont aucune d’immunité.
En dépit de l’instabilité politique du pays, Survival s’attend à ce que de nombreuses manifestations soient organisées par les peuples autochtones brésiliens à l’occasion des Jeux olympiques.