Les Bushmen ne sont pas éternels
13 Février 2015
Cette page a été créée en 2015 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Les premiers diamants extraits du territoire ancestral des Bushmen, les derniers chasseurs-cueilleurs d’Afrique sub-saharienne, ont été mis en vente pour la Saint-Valentin, alors que ceux-ci sont toujours victimes des persécutions du gouvernement botswanais qui tente de les expulser de la réserve du Kalahari central.
Le gouvernement botswanais a toujours nié que les diamants étaient à l’origine des expulsions illégales et forcées dont les Bushmen ont été victimes entre 1997 et 2005 – la protection de la faune sauvage était l’une des raisons qu’il invoquait.
Mais il a révélé son hypocrisie en autorisant l’exploitation de diamants et la fracturation hydraulique dans la réserve.
Cartes des concessions minières sur le territoire des Bushmen, à l’intérieur de la réserve du Kalahari central, en 2014:
En 2002, Festus Mogae, le président du Botswana alors au pouvoir, avait affirmé : ‘Aucune exploitation minière ni aucun projet futur ne sont prévus à l’intérieur de la réserve’. En 2014, Gem Diamonds ouvrait néanmoins une mine de diamants estimée à 4,9 milliards de dollars sur le territoire ancestral de la communauté bushmen de Gope.
Lord Jones, Jenny Tonge et Hilary Benn, ex-membres et membres actuels du Parlement britannique, ont également démenti que les expulsions des Bushmen étaient dues à la découverte de diamants sur leur territoire.
En 2004, Lord Jones dénonçait : ‘Survival International continue de prétendre que les Bushmen ont été forcés de quitter leurs terres en raison des diamants… Aucun gisement de diamants économiquement viable n’a été découvert dans la réserve du Kalahari central’.
Les Bushmen du Kalahari ont vécu de manière durable aux côtés de la faune de la réserve durant d’innombrables générations, pourtant, ils sont toujours persécutés au nom de la conservation. Ceux qui sont surpris en train de chasser pour nourrir leur famille sont arrêtés, battus et torturés.
En 2015, le général Khama, président du Botswana et membre du Conseil d’administration de l’organisation américaine Conservation International, accueillera dans son pays la conférence de United for Wildlife sur le commerce illégal d’espèces sauvages. Le consortium des plus grandes organisations internationales de conservation, dirigé par les princes Harry et William, a été amplement contesté pour ignorer le fait que les peuples indigènes qui chassent pour se nourrir ne sont pas des braconniers.
Stephen Corry, directeur de Survival International a déclaré aujourd’hui : ‘Le droit des Bushmen à pratiquer la chasse de subsistance est un droit humain fondamental qui a été confirmé par la Haute cour botswanaise, mais le général Khama a illégalement interdit la chasse dans tout le pays – exception faite pour les riches chasseurs de trophées. Au nom des Bushmen concernés par cette interdiction, Survival International appelle la Conférence de United for Wildlife à publier un manifeste sur la chasse de subsistance. Qu’est-ce qui est le plus criminel : pratiquer la chasse ou la bannir?’
Notes aux rédactions :
- Survival International a répertorié dans ce rapport plus de 200 cas d’abus dont ont été victimes les Bushmen au nom de la conservation.
- Lire un dossier d’information de Survival sur la question des diamants de la Réserve du Kalahari central et l’expulsion des Bushmen.
- La campagne de sensibilisation de Survival ‘Les diamants ne sont pas éternels’ concernant les expulsions des Bushmen a conduit Iman, top-modèle somalienne, à rompre son contrat avec la compagnie De Beers, laquelle a, par la suite, vendu sa concession à la compagnie Gem Diamonds.
- Lire l’article de Stephen Corry, extrait du dossier de la campagne ‘Les parcs ont besoin des peuples’ de Survival International, sur les raisons pour lesquelles la conservation ne parvient pas à atteindre ses objectifs.