Des Papous censurés sur internet - l'Indonésie serait-elle impliquée?
4 Mars 2014
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Une déclaration de deux militants papous diffusée en direct sur internet s’est mystérieusement interrompue au moment où ils commençaient à dénoncer les violations des droits de l’homme perpétrées à l’encontre de leurs tribus.
Ces deux militants étaient des invités spéciaux à la Conférence d’intérêt public du droit environnemental qui avait lieu à l’Université de l’Orégon (Etats-Unis), conférence la plus importante du monde en matière de droit environnemental.
Les deux Papous sont des membres de la tribu amungme, dont une partie du territoire est occupée par la mine d’or et de cuivre Grasberg, le plus grand complexe minier au monde. Ils ont attiré l’attention sur les problèmes auxquels est confrontée leur tribu face aux importants dégâts environnementaux qu’occasionne la mine et aux violations des droits de l’homme.
L’Indonésie a occupé la Papouasie (la partie occidentale de l’île de Nouvelle Guinée) en 1963. Depuis lors, on estime à plus de 100 000 le nombre de Papous tués dans la brutalité de la répression qui s’est abattue sur eux.
En 2010, le site internet de Survival a été piraté et paralysé suite à la diffusion d’une vidéo choquante qui montrait des soldats indonésiens torturant des Papous. D’autres organisations qui avaient diffusé cet enregistrement ont également été victimes de cette cyberattaque.
Dans le discours qu’il a prononcé lors de cette conférence, Stephen Corry, directeur de Survival International, a mis en cause le rôle de la ‘conservation’ dans la destruction continuelle des peuples indigènes et a démontré comment les théories de la conservation se sont développées en s’appuyant sur le racisme ‘scientifique’ qui a nourri tant de génocides, depuis l’ère coloniale jusqu’à nos jours.
Il a également dénoncé les allégations mensongères, avancées par des auteurs de vulgarisation scientifique tels que Steven Pinker et Jared Diamond, qui considèrent les peuples indigènes ‘comme nos ancêtres’, et comme des êtres ‘plus violents’ que nous.
