Cinq adolescents papous abattus par les forces de sécurité indonésiennes
11 Décembre 2014
Cette page a été créée en 2014 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Cinq adolescents ont été abattus par les forces de sécurité indonésiennes en Papouasie occidentale.
Les meurtres ont été commis lors d’une manifestation contre un incident qui avait eu lieu la veille et au cours duquel des soldats avaient frappé à coups de crosse Yulianus Yeimo, un garçon de 12 ans. Yeimo et d’autres adolescents étaient en train de décorer un sapin de Noël et leur seul crime avait été de demander à des soldats d’allumer les phares de leur véhicule. Yeimo a dû être hospitalisé.
Le lendemain, un grand nombre de Papous se sont rassemblés devant le poste de police local et le QG de l’armée dans la région centrale des hauts plateaux Panai pour protester contre cette agression. La police a ordonné au groupe de se disperser. Des témoins ont rapporté que, devant leur refus, la police les a battus à coups de bâtons et de matraques. Des coups de feu ont retenti, on ne sait pas si ce sont les soldats ou la police qui ont tiré sur la foule.
Les cinq jeunes qui ont été tués sont : Simon Degei, 18 ans, Otianus Gobai, 18 ans, Alfius Youw, 17 ans, Yulian Yeimo, 17 ans et Abia Gobay, 17 ans. Une vingtaine d’autres, dont des enfants de l’école primaire, ont été blessés.
Le révérend Neles Tebay, du Réseau pour la paix en Papouasie, a déclaré aux journalistes : ‘Des civils ont été abattus par balles sans raison… Ces exactions montrent que la force publique a traité les résidents non comme des citoyens mais comme des ennemis qui doivent être éliminés’.
Lors de sa campagne électorale, le nouveau président de l’Indonésie, qui a pris ses fonctions en octobre, s’était engagé à favoriser le dialogue avec les leaders papous et à ne plus user de la force envers eux.
Survival International appelle à une enquête indépendante sur cet incident et exhorte le président Jokowi à garantir que les responsables de ces assassinats et l’agression de l’enfant soient traduits en justice. Survival appelle également à mettre un terme à l’impunité dont les soldats ont bénéficié en Papouasie occidentale depuis trop longtemps.