La justice brésilienne lance un ordre d'urgence pour résoudre une question territoriale
12 Novembre 2013
Cette page a été créée en 2013 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Le Bureau des procureurs du Brésil a menacé la FUNAI, le département des affaires indigènes du gouvernement, de poursuites judiciaires si elle n’agit pas dans les plus brefs délais pour amplifier le territoire des Indiens enawene nawe.
Leur territoire a été démarqué et officiellement reconnu en 1996, mais il n’incluait pas une partie importante que les Enawene Nawe appellent Adowina ou Rio Preto.
Cette rivière est d’une importance vitale pour les Indiens qui considèrent ses sources comme sacrées.
C’est l’un des principaux sites où la tribu édifie des barrages pour capturer les poissons qui constituent une part importante de leur alimentation.
Lors du rituel Yãkwa les poissons sont échangés entre les Enawene Nawe et les esprits ancestraux pour maintenir l’ordre cosmique et le bien-être social.
Ce rituel a été inscrit au patrimoine national en 2010 par l’Institut national du patrimoine historique et artistique du Brésil (IPHAN).
Les Enawene Nawe doivent demander aux éleveurs qui occupent ce site l’autorisation d’édifier leurs barrages pour pêcher dans le Rio Preto.
L’eau est de plus en plus polluée par les pesticides utilisés dans les pâturages de bétail le long des berges de la rivière et le stock de poissons a chuté de façon dramatique en raison de la construction d’une série de barrages hydro-électriques sur la rivière Juruena.
En 2011, l’Unesco a inscrit le rituel Yãkwa sur la liste du Patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, tout en reconnaissant que ‘le Yãkwa et la biodiversité locale qu’il célèbre représentent un écosystème extrêmement délicat et fragile, dont la continuité dépend directement de ce dernier. Cependant, tous deux sont aujourd’hui gravement menacés…’
Les Enawene Nawe demandent depuis l’année 2000 que leur territoire soit reconnu. Il a fallu attendre sept ans pour que la FUNAI mette en place le premier groupe de travail pour examiner la question du Rio Preto.
Les procureurs qui ont donné un délai de deux ans à la FUNAI pour achever la démarcation du territoire et sa ratification ont déclaré que ‘face à un silence presque absolu de la FUNAI’, la voie judiciaire est la seule manière de sauvegarder des droits constitutionnels et ‘les conditions nécessaires à la survie des Indiens enawene nawe conformément à leurs pratiques culturelles’.