Brésil - Images inédites d'Indiens isolés
19 Août 2013
Cette page a été créée en 2013 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
La FUNAI (le département des affaires indigènes du gouvernement brésilien) a diffusé des images rares d’un groupe d’Indiens isolés vivant au coeur de la forêt amazonienne du Brésil.
On y voit un groupe de neuf Indiens marchant le long d’un sentier forestier. Les hommes portent des arcs et des flèches et une femme porte un panier et deux petits enfants. Elle aperçoit les étrangers en train de filmer et laisse échapper un cri d’inquiétude.
Les Kawahiva sont un peuple nomade au bord de l’extinction; ils fuient désespérément les bûcherons et les éleveurs armés qui opèrent autour et à l’intérieur de leur territoire forestier.
La vidéo a été filmée en 2011 par le département des Indiens isolés de la FUNAI mais vient seulement d’être diffusée, vraisemblablement pour attirer l’attention sur la situation critique des Kawahiva.
Suite à sa diffusion lors des informations nationales, un conseiller municipal de Colniza, la ville la plus proche des terres des Kawahiva et connue comme étant la ville la plus violente du Brésil, a accusé la FUNAI de ‘fixer’ la tribu à cet endroit pour empêcher la population locale d’exploiter la forêt.
On en sait peu sur les Kawahiva, bien que les premières références les concernant datent de 1750. Ils pourraient être les derniers survivants de leur peuple ou bien être apparentés à l’une des nombreuses tribus voisines qui les surnomment ‘Baixinhos’ (le peuple minuscule) ou ‘Cabeças vermelhas’ (les têtes rouges).
Depuis 1998, la FUNAI a régulièrement envoyé des équipes dans la région qui ont repéré des malocas (maisons communautaires) abandonnées contenant des ustensiles de première nécessité tels que des flèches, des paniers remplis de noix ou des hamacs en fibres végétales.
Il n’y a aucun signe de cultures sur le territoire, les Indiens vivent de chasse et de cueillette car ils sont constamment en mouvement.
Survival a lancé une campagne d’envergure en 2005, pour exhorter les autorités brésiliennes à protéger la terre des Kawahiva – connue comme le territoire du Rio Pardo, après avoir été informée qu’un juge avait révoqué l’ordre de protection de la zone de la FUNAI et que des bûcherons lourdement armés envahissaient la région dans le but de traquer et de tuer les Indiens.
En 2007, le Rio Pardo a été officiellement protégé par la FUNAI qui en restreint l’accès pour les étrangers.
Un procureur fédéral a enquêté en 2005 sur les allégations de génocide envers les Kawahiva isolés. Il a émis 90 mandats d’arrêt et de nombreuses personnes ont été arrêtées mais aucune n’a été maintenue en détention ni jugée.