Soutien inattendu du Premier ministre indien à une mine controversée
30 Juin 2010
Cette page a été créée en 2010 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Dans une démarche très inhabituelle, le premier ministre indien est intervenu directement dans le processus d’approbation d’une des mines les plus controversées au monde. Le secrétariat du premier ministre Manmohan Singh a écrit au ministère de l’Environnement et des Forêts l’exhortant à approuver le projet minier de Vedanta dans le Niyamgiri en Odisha. Le feu vert ne peut être donné à la mine sans l’autorisation officielle du ministère.
La mine aura un effet dévastateur sur la tribu des Dongria Kondh qui vit dans cette région. Un Dongria Kondh a déclaré à Survival : ’L’exploitation minière ne profite qu’aux riches. Nous deviendrons des mendiants si la compagnie détruit notre montagne et notre forêt pour en tirer profit’. La tribu s’est récemment fait connaître comme la ‘vraie tribu d’Avatar’ en raison des similitudes de leur situation critique avec celle des Na’vi de la superproduction de James Cameron.
Un groupe d’experts chargé d’enquêter sur le projet minier de Vedanta par le ministère de l’Environnement a récemment alerté sur le fait que cette mine pouvait ‘mener à la destruction des Dongria Kondh [en tant que peuple].’
La compagnie Vedanta, qui est cotée à l’indice boursier FTSE, est détenue en majorité par le milliardaire indien Anil Agarwal.
Le ministère a nommé un nouveau groupe d’experts pour effectuer une enquête plus approfondie. Selon certaines sources, le ministère de l’Environnement annoncera sa décision au moment où se tiendra l’assemblée générale de Vedanta à Londres le 28 juillet prochain.
L’année dernière, le gouvernement britannique avait condamné Vedanta, déclarant qu’elle ‘ne respectait pas les droits des Dongria Kondh’ et qu’un ‘changement de comportement de la part de la compagnie était essentiel’. L’Eglise anglicane, le gouvernement norvégien et la Joseph Rowntree Charitable Trust ont retiré leurs parts du capital de Vedanta en raison de leurs vives préoccupations concernant les droits de l’homme.
Stephen Corry, directeur de Survival, a déclaré aujourd’hui : ‘Le premier ministre a le devoir de protéger les droits des citoyens les plus vulnérables de l’Inde et de ne pas imposer un projet qui a été dénoncé par des experts gouvernementaux comme potentiellement destructeur pour les populations vivant à proximité’.