Le droit à l’eau des Bushmen en suspens

9 Juin 2010

Les Bushmen devront attendre pour connaître le verdict de la cour. © Survival International

Cette page a été créée en 2010 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Le juge de la Haute Cour du Botswana qui instruisait le dossier des Bushmen du Kalahari ne s’est finalement pas prononcé sur leur plainte concernant l’accès à un puits dont ils dépendent pour s’approvisionner en eau.

Le gouvernement botswanais avait démantelé et scellé le puits des Bushmen en 2002 lorsqu’il les avait expulsés de leurs terres ancestrales dans la Réserve du Kalahari central. Les évictions furent ensuite jugées illégales et inconstitutionnelles par la Haute Cour et des centaines de Bushmen purent retourner sur leurs terres.

Cependant, depuis ce jugement, le gouvernement interdit aux Bushmen d’accéder à leur puits, les forçant à parcourir 480 km aller-retour pour s’approvisionner en eau en dehors de la réserve. Entre temps, il a aménagé de nouveaux puits destinés à la faune sauvage de la réserve et a autorisé la compagnie Wilderness à ouvrir un lodge de safaris avec piscine. Il est également sur le point d’accorder à la compagnie Gem Diamonds une licence d’exploitation d’un gisement de diamants au cœur du territoire bushman.

Des centaines de Bushmen croupissent dans de sinistres camps de relocalisation en dehors de la réserve, délaissés par le gouvernement et craignant de retourner sur leurs terres sans pouvoir bénéficier d’un accès permanent à l’eau dans l’une des régions les plus arides du monde.

L’attitude du gouvernement envers les Bushmen a été fermement condamnée par l’opinion publique internationale. Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les peuples indigènes a dénoncé le non-respect ‘des normes internationales des droits de l’homme’ rapportant que les Bushmen de la réserve étaient confrontés à des ‘conditions déplorables et dangereuses en raison de leur manque d’accès à l’eau’. Le Département d’Etat nord-américain a également critiqué le gouvernement pour son ’interprétation restreinte d’une décision juridique’.

Cette dernière décision frustre considérablement les attentes des Bushmen qui n’ont pas eu d’autre alternative que d’intenter un procès à un gouvernement resté sourd à leurs nombreuses tentatives de négociation. Elle survient à la veille du voyage du président du Botswana, Ian Khama, à Chicago où il doit assister au conseil d’administration de l’ONG Conservation International’.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Cela fait maintenant treize ans que les premières vagues d’expulsion ont débuté et huit ans que le gouvernement a illégalement contraint presque tous les Bushmen à partir de la réserve en condamnant leur unique puits. Nous continuerons de dénoncer publiquement ces scandaleuses violations des droits de l’homme tant que les Bushmen n’auront pas accès à l’eau’.

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