Le gouvernement confirme les viols de jeunes filles penan
16 Septembre 2009
Cette page a été créée en 2009 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Le gouvernement malaisien vient de publier un rapport dénonçant les abus sexuels perpétrés sur des femmes et des fillettes penan d'à peine dix ans par les employés d'une compagnie d'exploitation forestière au Sarawak.
Ce rapport confirme les accusations de viols de femmes penan par les bûcherons portées l’an dernier et qui avaient été formellement démenties par le gouvernement.
En octobre 2008, le Premier ministre du Sarawak, Abdul Taib Mahmud, avait déclaré que ces plaintes étaient ‘mensongères’ et qu’il s’agissait d'une tentative de ‘sabotage’. Même après la publication de ce rapport, le Vice-Premier ministre du Sarawak, Alfred Jabu, chargé de cette affaire, a émis des doutes quant à sa crédibilité. Il a déclaré dans le quotidien Borneo Post : ‘Il existe peut-être un rapport, mais vous devez vous rappeler que des ONG nuisibles sont derrière’."
Le rapport a été rendu public la semaine dernière, près d’un an après que les accusations de viols sur les fillettes penan aient été dénoncées dans les médias. Une commission d’enquête gouvernementale s’était alors rendue dans les communautés penan pour examiner les plaintes. Elle avait conclut que ‘les accusations de viols de femmes et fillettes par des étrangers en rapport avec les Penan, dont les employés des compagnies forestières et les commerçants, étaient certainement fondées'.
Les enfants penan sont souvent dépendants des moyens de transport des compagnies forestières pour se rendre à l’école et en revenir. Les fillettes penan ont déclaré à la commission d’enquête qu'il leur arrivait fréquemment d'être violées par les bûcherons qui les conduisaient à l'école.
Le rapport fait état du témoignage d’une fillette qui déclare à la commission d’enquête avoir été violée alors qu'elle était à bord d'un camion qui l'emmenait à l'école. Il livre également celui d’une jeune femme qui affirme avoir eu deux enfants suite aux viols d'un employé qui s'est introduit chez elle à plusieurs reprises.
Ce rapport est publié au moment même où des centaines de Penan bloquent les routes pour protester contre la déforestation de leur territoire et les plantations de palmiers à huile. Le destruction de la forêt fait fuir le gibier dont ces chasseurs-cueilleurs dépendent, détruit la flore et pollue les cours d'eau dans lesquels ils pêchent. Sans leur forêt, les Penan ne peuvent plus nourrir leurs familles.