Une compagnie minière britannique sous pression

21 Août 2008

Cette page a été créée en 2008 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

La compagnie minière britannique Vedanta fait actuellement l'objet d’un important mouvement d’opposition vis-à-vis de son projet d’exploitation d’une mine en Inde, sur le territoire de la tribu indigène des Dongria Kondh. Un groupe d'investissements écossais a revendu les parts qu'il détenait dans la compagnie et Amnesty vient de rejoindre la campagne internationale de soutien à la tribu.

Suite à la pression exercée par Survival International, Martin Currie, un groupe d’investissements basé à Edimbourg, a revendu ses actions Vedanta d'une valeur de plus de 2,9 millions d'euros. Le directeur de la communication de la compagnie a déclaré : "Il est fondamental pour nous que les compagnies respectent le droit et la moralité… Les incertitudes planant sur le projet de bauxite… nous ont poussés à la vente de nos actions".

L'an dernier, le conseil éthique du gouvernement norvégien avait recommandé à son pays de revendre ses actions Vedanta en raison du "risque inacceptable de complicité à de graves dégâts environnementaux présents et à venir, ainsi qu’à des violations systématiques des droits de l'homme".

Par ailleurs, depuis que la Cour suprême a rendu, il y a deux semaines, son verdict autorisant Vedanta à exploiter une mine à Niyamgiri dans l'Etat d'Orissa, Amnesty International a rejoint le mouvement de protestation contre la mine en raison de l'impact dévastateur qu'elle aura sur les Dongria Kondh. Des élus locaux se sont également réunis cette semaine afin de réfléchir sur les moyens de suspendre le projet minier et un rassemblement de plus de 15 000 Dongria Kondh est prévu.

Les Dongria Kondh affirment qu’ils résisteront jusqu’au bout à la mine. Après avoir pris connaissance de la décision de la Cour suprême, 40 Dongria Kondh de plusieurs villages ont bloqué une route menant à l'emplacement de la future mine. Ils ont déployé des bannières où l’on pouvait lire : "Nous sommes les Dongria Kondh, Vedanta ne peut pas prendre notre montagne". Des militants ont occupé la montagne et ont déclaré : "Niyamgiri est une terre dongria. Vedanta ne peut pas venir ici sans notre autorisation. Nous nous y opposons".

Les Dongria Kondh ont récemment dévoilé qu'il avaient été "piégés" par une vidéo postée sur You Tube qui fait l'éloge de Vedanta. Sahadev Kadraka, l’un des Dongria filmé qui apparaît comme un sympathisant de Vedanta, a expliqué : "Il y avait trois représentants de Vedanta. Ils ont dit : 'Nous avons apporté des vêtements pour votre village et nous vous les donnerons'. Ils nous ont demandé : 'Est-ce que vous soutenez Vedanta et est-ce que vous voulez la mine de bauxite?'. Nous avons répondu non, nous ne voulons pas céder notre montagne. Ils nous ont alors répondu : 'Tous ceux de l'autre côté de la montagne sont en faveur de la mine. Si vous refusez, nous ne vous donnerons rien. Si vous résistez, vous n’aurez plus jamais rien de nous'."

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd'hui : " La corruption et l'intimidation sont des méthodes crapuleuses indignes d'une compagnie minière qui se respecte. Ces agissements sont en contradiction avec le principe de consentement que Vedanta se doit d’obtenir pour agir selon les critères du droit international relatif aux peuples indigènes. Vedanta s'y était engagée et doit s’y tenir. Un développement qui détruit les populations locales n’a pas de place dans l'Inde du XXIe siècle. Si la mine devient réalité, les Dongria Kondh seront détruits et les gains de Vedanta en garderont la trace à tout jamais".

Cliquez ici pour lire la déclaration d'Amnesty International (en français).

Pour plus d’informations
Magali Rubino  00 33 (0)1 42 41 44 10
[email protected]
 

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