Journée internationale des peuples autochtones – Pour la défense des peuples non contactés

5 Août 2024

Deux hommes du peuple shompen dans leur pirogue © Anthropological Survey of India

La Journée internationale des peuples autochtones, célébrée chaque année le 9 août, sera consacrée en 2024 aux peuples non contactés.

Les peuples non contactés, qui sont parmi les groupes les plus vulnérables de la planète, sont au cœur de l’une des principales campagnes de Survival International. 

Récemment, des images inédites montrant des membres du peuple non contacté mashco piro, au Pérou, à proximité de concessions forestières, ont fait le tour du monde et ont été largement relayées par la presse internationale. Survival fait pression sur le gouvernement péruvien et sur les entreprises à l’origine de la destruction de la forêt des Mashco Piro.

Les peuples non contactés sont des peuples autochtones qui évitent tout contact avec la société majoritaire. Certains d’entre eux ont très probablement été en contact par le passé avec des personnes venues de l’extérieur et cherchant à s’emparer de leurs terres et ont alors fui les violences et les maladies apportées par les colons. En situation d’autosuffisance grâce à leur connaissance intime de leur environnement, ils voient leurs foyers et leurs sources de nourriture et de soins détruits par des entreprises, des gouvernements ou des individus cherchant à tirer profit des ressources de leurs terres.

Survival lutte pour la protection de leurs territoires et de leurs droits, ainsi que pour donner une visibilité internationale à leur résistance. 

 

Les derniers Kawahiva sont contraints de fuir en permanence les forestiers et les puissants éleveurs armés. Instantané d'une vidéo unique, réalisée par des agents du gouvernement brésilien lors d'une rencontre fortuite. © FUNAI

Aux côtés d’organisations autochtones, Survival a obtenu en l’espace de moins d’un an des victoires marquantes pour plusieurs peuples non contactés. Nos campagnes urgentes continuent sur ces nombreux fronts. 

 

Kawahiva (Brésil)

Nous avons lancé une nouvelle campagne vidéo aux côtés de plusieurs organisations autochtones brésiliennes pour réclamer la démarcation définitive du territoire des Kawahiva. Vingt-cinq ans après que leur existence a été officiellement reconnue par le gouvernement, leurs terres restent insuffisamment protégées, et les Kawahiva font face à des bûcherons armés et des gangs violents.

Pour aller plus loin :

 

Shompen (Inde)

L’île de Grande Nicobar, dans l’océan Indien, est le foyer d’environ 300 chasseurs-cueilleurs du peuple shompen, dont la plupart des membres sont non contactés. Ils sont menacés par le projet du gouvernement indien de transformer leur île, constituée de denses forêts, en "Hong Kong de l’Inde", contre lequel Survival a lancé l’alerte. Près de quarante spécialistes universitaires du génocide, issus de treize pays, ont réagi en écrivant au gouvernement indien pour l’alerter sur l’inévitable conséquence de son projet : l’éradication des Shompen.

Pour aller plus loin :

 

Ayoreo (Paraguay)

Après des années de pression, Survival a obtenu de l’entreprise italienne Pasubio, l’un des plus grands industriels du cuir européens, qu’elle boycotte les fournisseurs dont les activités menacent les forêts habitées par des Autochtones non contactés du peuple ayoreo, au Paraguay. En effet, l’existence des Ayoreo est aujourd’hui menacée par ces élevages qui occupent et détruisent illégalement leurs forêts.

Pour aller plus loin :

 

Hongana Manyawa (Indonésie)

Des Hongana Manyawa non contactés risquent d’être anéantis par un gigantesque projet d’exploitation du nickel sur l’île d’Halmahera en Indonésie, dans lequel est notamment impliquée l’entreprise minière française Eramet. Alors que nombre d’entre eux fuient déjà l’extraction minière qui détruit leurs terres, Eramet continue de nier la présence d’autochtones non contactés dans ses concessions.

Une récente vidéo devenue virale montre plusieurs d’entre eux forcés à mendier de la nourriture auprès d’ouvriers d’une des entreprises minières responsables de la destruction de leur forêt. 

Survival a alerté sur la situation désespérée des Hongana Manyawa dans cette zone et fait pression sur les entreprises concernées. Le géant de la chimie BASF s’est récemment retiré d’un projet de traitement de nickel d’une valeur de 2,6 milliards de dollars, qu’il devait développer en partenariat avec Eramet. 

Pour aller plus loin :

  • Notre dernier communiqué de presse sur le sujet
  • Notre action en ligne destinée aux entreprises extrayant du nickel à Halmahera et au gouvernement indonésien
  • Notre vidéo « Voix autochtone » avec des témoignages d’Hongana Manyawa contactés

 

Notes aux rédactions :

  • Caroline Pearce, directrice de Survival International au Royaume-Uni, a été invitée par l’Instance permanente sur les questions autochtones des Nations Unies à prendre la parole lors de cette Journée internationale. Consultez le pré-programme ici.
  • Survival International met à disposition des journalistes des témoignages autochtones (notamment via notre série de vidéos “Voix autochtone”), des images et autres ressources pour étayer leurs articles. Nos équipes de recherche et de plaidoyer se tiennent également à disposition pour des interviews.

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