Les Kawahiva d’Amazonie à nouveau menacés par l’homme politique ‘le plus corrompu du Brésil’

3 Mai 2016

Jose Riva, l’homme politique ‘le plus corrompu du Brésil’ vient d’être libéré. © Local media

Cette page a été créée en 2016 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Les droits territoriaux de la tribu isolée des Kawahiva, en Amazonie, ont été reconnus la semaine passée, suite à la campagne internationale de Survival.

Cependant, de graves menaces pèsent toujours sur leur avenir et parmi elles, la récente libération de José Riva, surnommé ‘l’homme politique le plus corrompu du Brésil’. Cet ancien député et président de l’Assemblée de l’Etat du Mato Grosso a été libéré au début du mois d’avril. Il possède une ferme d’élevage sur le territoire des Kawahiva – le Rio Pardo – et pourrait tenter d’y obtenir davantage de terres.

José Riva a été arrêté et détenu en octobre 2015 lors de ‘l‘Opération Métastase’, une enquête policière sur la corruption et le détournement de fonds publics au Brésil.

Plus de 100 chefs d’accusation ont été retenus contre lui. Il est également accusé d’avoir approuvé de faux permis autorisant l’exploitation des forêts du Mato Grosso. A la fin de l’année 2015, le Mato Grosso était le seul état amazonien au Brésil dont le taux de déforestation avait augmenté de 15%.

Les Kawahiva sont l'un des peuples les plus vulnérables de la planète. Ils sont menacés par la violence commise par des intrus qui volent leurs terres et leurs ressources, ainsi que par des maladies comme la grippe et la rougeole contre lesquelles ils n’ont aucune immunité. © FUNAI

Les territoires autochtones, qui contiennent quelques-unes des dernières étendues de forêt amazonienne, sont très convoités par des bûcherons et des colons. En mars, le ministère de l’Environnement brésilien a condamné à 424 000 dollars d’amende des personnes qui avaient exploité illégalement 5000 hectares de terres appartenant aux Indiens manoki de l’Etat du Mato Grosso.

Plus tôt ce mois-ci, un rapport du SEMA – le Secrétariat d’Etat chargé de l’Environnement – a révélé que des titres fonciers avaient été accordés à des exploitations agricoles sur 13 territoires autochtones – dont celui des Kawahiva et de la tribu isolée des Piripkura. 54 exploitations agricoles ont également été autorisées sur le territoire de la tribu manoki.

Le SEMA a précisé que ces titres fonciers n’étaient pas valides, qu’ils avaient été annulés et que les propriétaires en seraient informés.

Suite à l’arrêté ministériel ordonnant la démarcation du territoire de Rio Pardo, Survival mène campagne pour que la FUNAI procède à la démarcation concrète des limites du territoire des Kawahiva, et le protège de toute urgence.

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